Une poignée dans le dos
Il est toujours intéressant de voir à quel point les politiciens prennent les gens pour des valises. C’est le cas de ce qui est rapporté dans cet article du site Politico. Selon l’article, Barack Obama veut maintenant prévenir la formation de bulles dans l’économie par la rèlementation. Dixit Obama:
“We know that an economy built on reckless speculation, inflated home prices and maxed-out credit cards does not create lasting wealth. It creates the illusion of prosperity, and it’s endangered us all,”
Honnêtement, je suis d’accord avec ses intentions, mais permettez-moi de rire un peu de sa solution. Selon Austan Goolsbee, conseiller économique du Président, l’administration recherchera la formation de nouvelles bulles dans le marché et utilisera son pouvoir régulatoire pour “ralentir” leur essort. Selon lui, c’est comme ça qu’ils comptent se débarasser du cycle bulle-récession. Selon Mark Zandi, ancien conseiller économique de John McCain (ce qui laisse présager qu’une administration McCain n’aurait pas été différente), il faudrait appointer un régulateur spécial pour surveiller les marchés et ensuite dégonfler les bulles en augmentant les taux d’intérêts, ou en forçant les banques de restreindre le crédit dans le secteur affecté. Des frites avec ça?
Passons sur le fait que personne à Washington, à part Ron Paul (et on riait de lui) n’a vu venir cette crise et que même Alan Greenspan, le soi-disant “maestro infaillible des marchés financiers”, niait la possibilité d’une bulle, alors que c’est la Fed qui en est l’origine. Qu’est-ce qui fait croire à Obama et ses sous-fifres qu’ils vont voir la suivante arriver?
Ce qui est vraiment drôle est que la possibilité que le gouvernement soit le premier coupable de la création de bulles spéculatives n’est pas considérée. Après tout, tout le monde sait que ce sont les méchants spéculateurs et les capitalistes cupides qui ont causé la crise. Le fait que la Fed ait créé en moyenne $8 milliards par semaine pendant quatre ans à partir de rien ne peut pas possiblement avoir influencé les marchées un tantinet. Je fais un peu de cynisme, bien sûr…
En bref, tous les jours les États-Unis se rapprochent un peu plus de la planification centrale socialiste. Bientôt la planification centrale se butera à un obstacle: la lenteur du système démocratique. On a déjà court-circuité ce processus plus d’une fois depuis qu’Obama est à la Maison Blanche en limitant les débats en Chambre ou au Sénat (comme pour le stimulus, par exemple). Il n’est pas exclu, si les États-Unis s’engagent dans cette voie, de voir émerger le totalitarisme dans ce pays qui se voulait le grand défenseur de la démocratie et de la liberté. Si Hayek était encore vivant, il ne manquerait pas de remarquer les similitudes avec l’Allemagne pré-Nazie et La Russie bolchévique. Bienvenue sur le chemin de la servitude.
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Poutant la Fed a été longtemps sous le contrôle d’Alan Greenspan que le coq n’a eu qu’à chanter qu’une seule fois pour qu’on renie sa virginité libertarienne.
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/09/14/AR2007091402451.html
@ Antipollution
Alan Greenspan avait renié sa croyance libertarienne bien avant de devenir directeur de la Fed, sinon il n’aurait jamais accepté ce poste. La Fed est une créature de l’État et non du libre-marché. Si vous compreniez un iota de la philosophie libertarienne, vous verriez la contradiction.
Je suis d’accord avec toi Philippe; essayer de “réguler” quelque chose dont on ne connait meme pas encore les tenants et aboutissant (ex; une nouvelle forme de bulle), c’est un peu pelleter des nuages et réducteur. Comment prévoir et controller les nouveaux produits et concepts financiers sans limiter grandement la flexibilité des marchés me semble extremement difficile, voir impossible.
A la place, il y a aurait une facon relativement simple de “stabiliser” (pas completement bien sur) les exces; l’optimisation d’inflation (”inflation targeting”). Ca fonctionne tres bien au Canada depuis le début des années 90 et quand la politique est claire et stricte, ca enleve l’incitatif a utiliser le taux directeur pour “générer” de l’emploi/croissance. Le taux ne devient alors qu’un modérateur/instigateur d’inflation.
@ JC Clement
La Fed a beaucoup trop de pouvoir et zéro supervision, à mon humble avis, ils devraient l’abolir tout simplement. L’inflation targeting est juste une autre façon de dire de créer juste assez d’inflation pour ne pas ameuter la populace, mais même avec la politique monétaire relativement “modérée” de la Banque du Canada, le dollar canadien vaut 7 fois moins aujourd’hui qu’à ma naisssance, il y a 47 ans. Ça fait beaucoup de pouvoir d’achat perdu ça.
Mais, bien entendu, l’administration Obama gèrera l’état de la façon classique, comme disait Reagan: “Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue de bouger règlementez-le. Si ça cesse de bouger, subventionnez-le.”
« Il n’est pas exclu, si les États-Unis s’engagent dans cette voie, de voir émerger le totalitarisme dans ce pays qui se voulait le grand défenseur de la démocratie et de la liberté. »
Avant de dire des bêtises et des énormités, je suggère la lecture du classique de Hannah Arendt « Les origines du totalitarisme » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Origines_du_totalitarisme).
Franchement, quand on fait ce genre de comparaisons douteuses, on montre surtout propres limites analytiques. Que tu ne sois pas d’accord avec la social-démocratie d’Obama, c’est ton droit, mais de grâce, ne tombe pas dans ce genre d’excès qui vous fait passer pour une petite secte d’extrême-droite.
Si dans 4 ans, la population américaine en a assez des expériences d’Obama, elle aura le loisir de le mettre dehors et de voter pour quelqu’un qui renversera la vapeur, comme elle vient de le faire avec Bush. Je vois mal un système totalitaire permettre une telle chose.
“Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue de bouger règlementez-le. Si ça cesse de bouger, subventionnez-le.”
Phrase toute faite par un homme qui a plus que quiconque employé l’argent public pour subventionner le plus gourmand de tous les programmes d’État : l’armée. L’aura de Reagan a bien pâli. Il serait temps d’en revenir.
@ Nicolas Racine
Tu devrais lire “La route de la servitude” de Hayek. Il décrit assez bien comment on vient graduellement à rendre nos libertés une par une jusqu’à ce qu’on se retrouve avec un Mussolini, un Hitler ou un Staline. Je ne te dirai pas que les État-Unis vont devenir totalitaires du jour au lendemain, mais il y a des signes inquiétants comme quand le Secrétaire du Trésor réclame au congrès le droit de mettre en tutelle toute entreprise privé de rompre ses contrats et de renvoyer et engager ses employés, qu’elle ait reçu ou non des subventions fédérales… Que fait-on des droits de propriété? Une des premières choses qui disparait, c’est la règle de droit.
Je vois que tu n’a pas encore compris que républicains et démocrates sont du pareil au même. L’ancien conseiller de McCain était tellement d’accord avec l’idée de règlementer les bulles, il en rajoutait! Obama a promis du changement et depuis, il ne fait que continuer les politiques de Bush. Même qu’il est “Bush on steroids”, comme disait Glenn Beck.
Oui, mais il a tellement fait de bons “one-liners”…
Donc il y aurait un ministère «pète-bulle»… Brillant, je n’y avais pas pensé. Mais c’est dans la logique des choses.
Tout à fait d’accord avec le commentaire que ces «bulles» ne sont visibles à ces gens que lorsqu’elles «pètent».
Avant de crever, c’était de la croissance économique…
Juste comme exercice, qu’est-ce qu’aurait fait ce ministère du «Pète bulle» en voyant la bulle du crédit de l’an dernier ( assumont qu’il l’aurait vue venir… ). ?
@ François
Du sarcasme, j’espère…
La véritable difficulté est de déterminer qu’est-ce qui est de la croissance normale et qu’est-ce qui constitue de l’activité de bulle et même Greenspan s’en déclarait incapable.
@ Tous, j’espère que vous réalisez que ce qu’Obama propose en réalité est la planification centrale de l’économie? Ai-je besoin d’élaborer sur les raisons pour lesquelles ce n’est pas une bonne idée?
Je ne comprends pas du tout le concept de planification centrale, si on demande a quelqu’un d’investir de l’argent a un endroit X, il pourra toujours s’informer pour essayer d’avoir la chance la plus grande possible d’avoir un bon retour, mais il y a toujours des risques existants. La raison étant que l’économie, dans sa son infinie complexité, on ne peut pas connaître toutes les variables (il faudrait avoir un moyen de prédire l’avenir, la vie n’étant que des computations chimiques).
Dans une telle situation, puisque les personnes qui sont d’accord avec la planification ne peuvent pas elle-même être capable de prédire l’avenir étant donnée l’infinité de variable, comment peuvent-elles espérer qu’une autre personne peut ? L’état engagerait-il des vrais médiums ?
C’est pour celà que seul le libre marché fonctionne, ceux qui prennent des risques les assumes, les mauvais investissement sont automatiquement lavé par leur non productivité. Suposons que je crois dur comme fer en uneune de mes inventions, j’ai des investisseurs, mon invention pourrait fonctionner/ou ne pas fonctionner, même si l’idée semble géniale au départ. Certains vont évaluer que mon invention risque de ne pas fonctionner, sur certains critères personnels, d’autres vont y croire.
Comment être sûr que l’invention aura une productivité pour la société ? On ne peut pas être sûr a 100%, alors si sa ne fonctionne pas les investisseurs auront perdus, MAIS SEULEMENT EUX ET NON PAS TOUTES LA SOCIÉTÉ, ils devront vivre avec les conséquences inhérentes au risque et retenir des leçons pour l’avenir (a moins d’aimer perdre de l’argent bien sûr). L’invention pourrait fonctionner aussi évidement, dans tel cas ils seront récompensés et en tireront une expérience pour l’avenir.
L’argent n’est que le moyen de conversion, pas la richesse, ce sont les ressources humaines/matérielles qui représentent la vrai richesse. Si l’État “investit” de l’argent pour tous le monde, il court-circuite la notion de responsibilité car il ne vit pas avec les conséquences de son choix, donc aucun incitatif. Ensuite il présupose que l’État sait tout et fait AUTOMATIQUEMENT les bons choix, ce qui est évidemment faux, sauf s’ils ont une machine a voyager dans le temps et encore rien ne dit qu’il tirerait les bonnes leçons.
Je pourrais faire un parallèle avec les algorithmes génétiques de pathfinding, mais j’ai déjà écrit trop long
Lorsque l’on comprend le fonctionnement de cet algorithme, on comprend l’économie.
A+