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La destruction de la richesse.

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Les gauchistes trouvent Glenn Beck plutôt abrasif, mais il n’empêche qu’il est un excellent vulgarisateur. Son émission s’adresse aux Joe Six-pack qui ne connaissent rien à l’économie et dans ce sens, il est très utile. J’aime bien comment il démontre l’échelle de grandeur de l’injection d’un billion de dollars (trillion en anglais=billion en français) annoncée la semaine dernière par la Réserve Fédérale américaine. On parle ici d’inflation. Mais qu’est-ce que l’inflation vraiment?

Définition de l’inflation

Je vous cite cette définition tirée de Wikipédia:

L’inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d’achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l’Indice des prix à la consommation (IPC).

En général, on parle de l’inflation des prix à la consommation des biens et services, mesurée à qualité égale. L’inflation est un phénomène persistant, autoentretenu, qui touche l’ensemble des prix (avec une amplitude variable)

Selon la conception initiale et conformément à l’étymologie - le terme inflation provient du latin “inflatio” soit enflure -, l’inflation a d’abord été considérée comme l’enflure de la masse monétaire en circulation, principalement des billets en circulation : il y avait inflation quand la banque centrale émettait trop de billets[3]. Il n’y avait donc pas de construction de richesse d’où la hausse des prix. La conséquence directe de l’inflation était alors l’augmentation des prix. Aujourd’hui on associe surtout cette conséquence (initiale) de l’inflation à sa définition.

L’inflation est la « hausse généralisée et durable du niveau général des prix »[2]. Elle se traduit par une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie, et à un taux de croissance différent entre valeur nominale et valeur réelle.

Employé seul, le terme d’inflation fait référence à la seule hausse de prix des biens de consommation, à l’exclusion de la hausse des prix des actifs (financiers, immobilier,…). Lorsqu’on parle de l’augmentation des prix de l’immobilier, des actions, des fonds de commerce ou autres actifs, on doit alors préciser que l’inflation se rapporte au niveau des prix de ces actifs.

La stabilité des prix décrit la situation où la hausse des prix est durablement très faible ou nulle, maintenant ainsi l’incertitude des agents économiques à un niveau faible

La plupart des dictionnaires s’attardent seulement à la première partie de cette définition, soit la hausse généralisée des prix. J’attirerais votre attention sur le paragraphe en caractère gras, qui en fait est la véritable définition de l’inflation, c’est-à-dire l’enflure de la masse monétaire.  La hausse des prix n’en est qu’un des effets. Le problème réside dans le fait que si nous considérons l’inflation comme un hausse générale des prix, on en oublie la cause. C’est en réalité ce que votre gouvernement et sa banque centrale veulent vonlontiers vous faire oublier.  Pourquoi, mais parce qu’ils sont à l’origine du phénomène et qu’ils en sont les premiers bénificiaires, car l’inflation est une forme sournoise de taxation.

Taxation, vous dites?

Comme je disais, l’inflation est l’enflure de la masse monétaire par les manipulation de la banque centrale et perpétuée par le système bancaire à réserve fractionnaire qui crée de l’argent à partir de rien. C’est-à-dire que cet argent n’est pas adossé à une valeur concrète comme l’or ou l’argent, mais repose strictement sur la confiance envers l’émetteur. Si cette enflure est accompagnée par une augmentation équivalente de la quantité de biens disponibles dans l’économie, les prix demeurent constants. Si par contre, la masse monétaire surpasse la quantité de biens, il y a trop de monnaie pour les biens disponible. Le pouvoir d’achat de la monnaie diminue et les prix et les salaires augmentent en proportion. Le problème est que généralement, les prix augmentent souvent plus rapidement que les salaires, dû à la façon que le surplus de monnaie se propage dans l’économie, ce qui entraine une dégradation de votre niveau de vie.

Lorsque les politiciens et les banques centrales se targuent de «combattre l’inflation», ce qu’ils font en réalité est de limiter leur inflation à un niveau acceptable à la populace. Ce qui est infiniment hypocrite. Pourquoi créer de l’inflation? Pour financer des programmes que le gouvernement ne pourrait pas financer par taxation directe ou par emprunt (ie taxation future). La taxation directe et l’emprunt ont leurs limites. Au-delà d’un certain niveau, les taxes découragent la production et l’investissement, donc nuisent à l’économie. Et les emprunts devront un jour être repayés, limitant la quantité de nouveaux programmes que le gouvernement peut financer avec le niveau de taxation courant. Donc, les gouvernements se retournent alors vers les presses d’imprimerie pour financer leurs programmes. On peut donc dire que l’inflation est alimentée par les déficits gouvernementaux.

Au Canada, nous avons été relativement choyés à ce chapitre: jusqu’à récemment, nos gouvernements fonctionnaient avec un budget relativement balancé depuis plus d’une décennie, ce qui a beaucoup aidé à limiter l’inflation pendant cette période. C’est une des raisons pouquoi notre économie n’est pas aussi mal en point que celle de notre voisin du sud et que notre récession est en fait un des dommages collatéraux de l’effondrement de nos voisins. Mais puisque nous ne vivons pas en vase clos, même si notre gouvernement ne crée pas d’inflation à outrance, nous pouvons aussi être victime de celle des autres, en particulier si la monnaie de ceux-ci sert d’étalon à la nôtre.

Un autre effet de l’inflation est qu’il crée des boums écononiques artificiels, ce qui entraine inévitablement une récession. Ce qu’on appelle le cycle économique.

L’inflation et le cycle économique

Si on croit ce qui est propagé par certains économistes et les médias, les récessions sont causées par un soudain vent de panique de la part des investisseurs qui se propage ensuite vers les consommateurs qui ralentissent leur consommation en raison du manque de confiance généralisé dans l’avenir immédiat. C’est en réalité un sophisme populaire qui a été déboulonné depuis longtemps par les économistes autrichiens Ludwig Von Mises et Fredrich Hayek, mais qui persiste encore de nos jours parce que c’est dans l’intérêt de nos gouvernements et de nos politiciens de le perpétuer.

Grosso modo, la théorie autrichienne des cyles économiques explique que les récessions sont la conséquences directe d’un boum économique alimenté par l’inflation.  Lorsque la banque centrale injecte du nouvel argent dans le système bancaire, ça exerce une pression sur les taux d’intérêts qui les fait baisser, ce qui est un signal normalement un signal au marché que c’est un bon temps pour faire des investissements importants. De façon naturelle, le taux d’intérêt est une sorte de jauge qui mesure le taux de capital disponible à l’investissement, qui généralement est alimenté par l’épargne (ie. argent mis de côté pour consommation future).  Quand l’épargne augmente, les taux d’intérêts baissent et signalent au marché que ces capitaux sont disponibles à l’emprunt. Tant qu’il y a de l’épargne, les taux restent bas. Lorsque l’épargne commence à manquer, les taux remontent, appelant les gens à recommencer à épargner. C’est là que l’inflation vient brouiller le signal. L’argent supplémentaire est interprété par le marché comme de l’épargne, alors que ça n’en est pas. Quelle différence ça fait? Toute la différence du monde, puisque cet argent n’est pas adossé à des biens réels. Cet argent supplémentaire fait fluctuer ce baromètre qu’est le taux d’intérêt d’une façon plus ample et arbitraire qu’il ne le ferait dans les conditions normales du marché. Les variations deviennent plus grandes. Résultat: des investissements qui ne seraient jamais rentables dans des conditions normales, sont soudainement alléchants parce que le taux d’intérêt trop bas rend moins cher le coût de l’emprunt pour le faire. Mais puisque les gouvernements doivent maintenir un certain contrôle sur leur inflation (pour ne pas ameuter le bon peuple), la banque centrale doit à un certain moment cesser ou diminuer son inflation et repousser les taux d’intérêts vers le haut. Les investissements faits pendant la période de boum deviennent soudainement insoutenable, parce que le capital n’est plus disponible pour le soutenir. Soudainement , les investisseurs se rendent compte que leurs investissements ne sont plus rentables et ils ne leur reste qu’une chose à faire: les liquider et les réallouer dans quelque chose de plus sûr. Voilà ce qui cause la récession. Loin d’être une panique, c’est un processus très rationnel.  La récession est en fait un processus de marché qui corrige les excès engendrés par le boum inflationnaire. À partir du moment où on réalise ceci, on se rend compte que les efforts déployés pour «combattre» une récession sont contre-productifs. La seule façon de prévenir les récessions est de stopper l’inflation de façon permanente.

La solution à l’inflation

Si vous en avez marre de la surconsommation, de voir votre pouvoir d’achat et vos épargnes durement gagnées fondre comme la neige au soleil, il n’y a qu’une seule solution: stopper l’inflation. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est très simple à accomplir.  Il faut forcer le gouvernement à vivre selon ses moyens et ne faire que ce qu’il peut financer par taxation directe ou par l’emprunt. La meilleure façon d’obliger le gouvernement à ne plus utiliser un outil aussi tentant, est d’abolir le monopole d’état sur la production de la monnaie. Dans mon prochain billet, je me propose de vous montrer quelques façons que ça pourrait fonctionner.

 

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A propos de l'auteur

Philippe

Mon nom est Philippe. J'habite sur la rive sud de Montréal. Je suis un technicien en informatique qui aime discuter de toute sorte de sujets. Bienvenue sur mon blogue!

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